La Maison-Ateliers a pour partenaire principal S-Composition qui est à l'initiative du projet de l'Université des terrestres
Cette Université des terrestres entend créer différents espaces de partage, de pratique, de recherche, d’enseignement et de dialogue ouvert, dans lequel des habitants, des chercheurs en sciences humaines et en sciences dures, des artisans, des agriculteurs, des artistes, des entrepreneurs, des collectivités et agents publics, des structures, des collectifs et des personnes de tous horizons échangent, travaillent et apprennent ensemble à développer une culture plus ajustée aux réalités terrestres.
A la fois, artistique, scientifique et populaire dans son approche, l’Université des terrestres conjugue des apports théoriques, par de nombreuses personnalités des sciences humaines et des sciences du système Terre, et des « exercices pratiques » : une forme de recherche en action au travers d’ateliers, d’exercices et d’expérimentations pragmatiques. Elle a vocation à être festive, accessible, et nourrissante pour des personnes aux parcours variées qui partagent leur recherche et la font pratiquer. Elle réunit des acteurs transdisciplinaires et vise la rencontre entre les citoyens, l’expérimentation de terrain et la recherche fondamentale.
Alors que nombre de travaux soulignent l'angoisse, l'apathie ou la colère générée par la nouvelle mutation écologique, en particulier chez les jeunes, nous proposons de contribuer à l’articulation des savoirs intellectuels comme sensibles afin de relancer nos capacités à vivre et agir ensemble - entre humains et autres qu’humains –. Le but est de monter collectivement en compétence, de contribuer à créer des anti-poisons et cultiver un espoir pragmatique qui développe l’émerveillement, la connaissance et stimule nos capacités d’action individuelles et collectives.
L’expérience spécifique de S-composition et de ses partenaires
Endiguer la montée des extrêmes, qu’il s’agisse d’événements climatiques ou de crises politiques, est un impératif qui nous intime d’innover.
Les arts vivants - et la façon dont ils sont mobilisés dans ces démarches – jouent un rôle essentiel. Ils sont ce qui nous permet de nous rendre sensibles aux conditions d’existence de chacun.e, de travailler sur nos imaginaires et de partager nos représentations. Ils contribuent au développement de nouvelles capacités d’écoute, de description, de composition, et le partage en collectif nous aide à être créatif et à intensifier notre attention sur ce qui nous importe. Ils favorisent la composition partagée d’un monde commun.
Le projet de l’Université des terrestres et les formats de mise en œuvre imaginés devront donc nous permettre de nous mettre collectivement au travail (la réponse n’étant pas donnée), pour acquérir ou s’entrainer à acquérir un certain nombre de compétences pour faire face à l’urgence et à la nature inédite de la situation actuelle, et que l’on peut reformuler ainsi :
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Des compétences sensibles : développement de l’écoute, de la perception, de l’équilibre attentionnel, relationnel, et émotionnel.
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Des compétences d’expression et d’articulation par la prise de parole, l’art oratoire, la rhétorique, de représentation, de capacité à « articuler une expression ».
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Des compétences d’analyses des sciences et des techniques par la cartographie des controverses, la philosophie, la sociologie et l’histoire des sciences.
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Des compétences de description, d’autodescription et d’aptitude à l’enquête qui permettent notamment de décrire nos dépendances, nos interdépendances et notre territoire de vie réel et de subsistance.
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Des compétences de composition et de création partagée, qui permettent collectivement de recomposer un monde commun.
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Des compétences pour développer de nouveaux savoir-faire dans notre manière d’habiter le monde, savoir se déplacer dans une pluralité de mondes et cultiver la confiance
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Une aptitude à percevoir et appréhender les nouvelles connaissances issues des champs scientifiques, notamment celle des sciences du système-terre, comme celle de la "Zone critique" (dans ses différents aspects, scientifiques et sociaux, etc.)
Ces compétences vont finir par nous apprendre à aiguiser un autre type de sensibilité et développer de nouvelles aptitudes à composer ensemble un monde commun, relancer nos capacités d’action, faire des choix – politiques, économiques… - nous faire évoluer et nous rendre plus ajustés aux réalités terrestres.
Il s’agit en quelque sorte de proposer un processus d’espoir pragmatique qui cultive l’émerveillement, la connaissance, la relance de nos capacités humaines d’action et de vivre ensemble, entre humains mais aussi avec le reste du vivant.
Cette classification permet également de confronter ces catégories avec d’autres approches qui travaillent sur les compétences nécessaires à développer aujourd’hui.